Papa : le lendemain

Cimetière privé musulman, St Martin (Beau Bassin), 9 décembre 2024.
Photo : Tariq Uteem.

Je me suis toujours demandé comment serait le lendemain de la mort de mon papa. Toujours présent dans ma vie, omniprésent même à vrai dire, lui-même m’ayant jamais parlé de la mort (sauf le fameux jeudi 5 décembre 2024), j'appréhendais un peu comment serait ma vie après lui. Ce jour-là est arrivé, aujourd’hui, ce matin. Déjà hier soir, en rentrant chez lui (où j'habite), c'était le vide, un vide qui m’a pris par surprise car bien qu’aimant bien la solitude, je ne me suis jamais trouvé autant seul. Seul, sorte d’isolement.

Ce matin, au réveil, c'était encore plus difficile car j’ai commencé à mesurer l’ampleur de cette solitude, le fait de n’avoir plus d’agenda du jour pour les visites médicales, les visites à la clinique ou à l'hôpital, le fait de n'avoir plus à gérer les gardes-malades, le stock des médicaments, les prises de sang, les repas etc. En vérité, il n’y a plus rien à gérer. Et une nouvelle phase de ma vie commence, une phase dont j’ignore à ce jour, les tenants et aboutissants. La seule chose qui est certaine pour le moment, c’est la mise en place d’actions qui non seulement lui feront honneur mais qui lui rapportent des bénéfices là où il se trouve, dans l’au-delà, dans la tombe et le Jour de la Résurrection.