Thursday, 23 June 2022

L’équité entre les sexes dans l’écosystème technologique du Canada : ma première traduction d'un rapport

J'ai traduit bien des choses au Conseil des technologies de l'information et des communications (CTIC) au Canada depuis novembre 2020, mais ce rapport qui vient d'être publié aujourd'hui est une première pour moi car c'est ma première traduction de rapport (ou d'étude) publiée!

Fort de 83 pages, le rapport intitulé, L’équité entre les sexes dans l’écosystème technologique du Canada : attirer, retenir et soutenir les talents de niveau débutant et intermédiaire, a été rédigé, fin mai 2022, par le Groupe de réflexion sur le numérique du Conseil des technologies de l'information et des communications (CTIC).

Je remercie les auteures Maya Watson et Maryna Ivus pour leur patience ainsi que Tyler Farmer et Alexandra Cutean pour leur soutien!

Un résumé du rapport ainsi que la publication elle-même sont disponibles dans le lien suivant : https://thinktanknumeriquectic.com/rapports/lequite-entre-les-sexes-dans-lecosysteme-technologique-du-canada.

WATSON, Maya, Maryna IVUS.
L’équité entre les sexes dans l’écosystème technologique du Canada :
attirer, retenir et soutenir les talents de niveau débutant et intermédiaire,
Ottawa, Conseil des technologies de l’information et des communications, 2022.

Saturday, 18 June 2022

"Islam, médias et représentations (I) : Non à l'intoxication !" par Noor Adam Essack (1952-2018)



Retrouvée dans nos archives depuis quelque temps, cette première partie de l'analyse de l'ami et frère Noor Adam Essack, décédé en octobre 2018, est une façon de lui rendre un premier hommage. Nous étions très proches de lui à un moment donné.

C'est aussi avec beaucoup de nostalgie que nous retrouvons Le Mauricien Pluriel, ce supplément hebdomadaire du journal Le Mauricien, qui fut une publication élitiste au début des années 90 à Maurice, dirigé par Gilbert Ahnee.

Lire ici la première partie de cette analyse par Noor Adam Essack publiée le 8 avril 1995 dans Le Mauricien Pluriel : Islam, médias et représentations (I) : Non à l'intoxication !.

Islam, médias et représentations : Non à l'intoxication,
Noor Adam Essack, Le Mauricien Pluriel, Le Mauricien, Maurice, 8 avril 1995.

Sunday, 9 January 2022

Shafick Osman : "Un réel plaisir d'être publié dans le même volume qu'un Prix Nobel !"

 

La couverture du livre.

 "Géopolitique de Maudrigosa : des possibilités politiques bien réelles" est le titre de la contribution de Shafick Osman dans le beau livre de Carl de Souza, Maudrigosa, paru en novembre 2021, à l'île Maurice. Fort de 260 pages, Maudrigosa, est un "manifeste" non seulement de Carl de Souza, auteur, ancien sportif et pédagogue, mais aussi de l'écrivaine d'Ananda Devi et de la journaliste et écrivaine Shenaz Patel, accompagnés de la journaliste Dominique Bellier et de l'universitaire Kumari Issur. Un "manifeste poétique" autour des territoires de la République de Maurice essentiellement : l'Île Maurice, Rodrigues, les Chagos, Agaléga, St Brandon et Tromelin.

 

Première page du texte de Shafick Osman.

Plus de 60 collaboratrices et de collaborateurs ont répondu à l'appel de Carl de Souza dont le Prix Nobel de littérature Jean-Marie G. Leclézio, Ananda Devi qui a reçu le Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature française de l'Académie française pour l'ensemble de ses oeuvres, l'écrivaine de renom Marie-Thérèse Humbert, le critique littéraire Issa Asgarally, l'ex secrétaire général de la Commission de l'océan Indien Jean-Claude de l'Estrac, etc.

Quelques collaboratrices et collaborateurs de Carl de Souza.

"Géopolitique de Maudrigosa" parle de la question de souveraineté de Tromelin, des subtilités administratives et légales de l'archipel Cargados Carajos, de la représentation politique de Rodrigues, d'Agaléga et des Chagos, ainsi que du manque de vue d'ensemble de la République de Maurice... Pour Shafick Osman, docteur en géopolitique et spécialiste des îles de l'océan Indien, "c'est un réel plaisir d'être publié aux côtés des plus grands noms contemporains du pays dont le Prix Nobel Jean-Marie Leclézio".

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Pour comander le livre : carlodes94@gmail.com.


Tuesday, 4 January 2022

Tribute to Mouslim

 By Monique Stegen (Canada)

 

Upper picture: Mouslim and I at a Native American (Indigenous) village near Burlington, Ontario, Canada.
Other picture: In front of Just Christmas shop at Niagara-on-the-Lake, Ontario, Canada.
Credits: Monique Stegen.

 

My husband and I met Mouslim when we were living in London in the 1960s. He was so jovial that he soon became a friend. In London, at that time, it was difficult to get a phone, it took a year or more to get settled. So it was to his house that we went to make our calls and I was the one making most of the calls, especially, when my husband had left for Canada in 1967. Left to my own devices, Mouslim became my advisor on the sale of my house and would get upset when my husband in Canada demanded that everything be done more quickly.

Mouslim, together with another Mauritian, oversaw charter flights from London to Plaisance. He had managed to convince some Mauritian friends, my husband, and an Englishman we knew, to do this and the meetings were held in our living room in London. I remember attending some of these meetings and if I am not mistaken, I was also taking the minutes!

 

Mouslim, together with another Mauritian, oversaw charter flights from London to Plaisance. He had managed to convince some Mauritian friends, my husband, and an Englishman we knew, to do this and the meetings were held in our living room in London.

 

Having left Mauritius after my marriage in 1957 and not having much financial resources, I had no way of visiting my family in Mauritius and this was very sad for me although several members of my family came to visit us on holiday. Ten years passed and I was nostalgic to see my island and those I had left behind for so long. We also had a little girl born in 1960. Now that I would soon be joining my husband in Canada after the sale of my house in London, I had no prospect of seeing my island again, I had to settle in Canada before thinking of travelling. On the other hand, my whole family from Mauritius was going to migrate to Australia in 1968.  

 

Two free tickets to Mauritius



Mouslim arrived at my house one day with two free tickets to Mauritius: one for my 7-year-old daughter and one for me! What a joy! I don't know exactly what I told him. We had to leave quickly. The trip to Mauritius was planned in three weeks. My first plane trip and what a trip it was! Our first stop was in Libya where Libyan soldiers were pointing their guns at the passengers as we got off the plane and went to a building that looked more like a bar than an airport. Everything was covered in red dust, and we drank lukewarm Coca Cola. The next stopover was in Entebbe, again it looked like anything but an airport. I remember my daughter and I took a shower to wash off the red dust of Libya. All was forgotten as soon as we returned to Mauritius where we had a wonderful stay like a fairy tale, thanks to the generosity of Mouslim!

At home in Canada, he first came with his wife Amina who had health problems. Then, after her death, he came alone to see us again and we had a great time together. In memory of him, he gave me a rosebush which gave extraordinary flowers. He never failed to write to us. If I remember correctly, his birthday was the same date as my husband's i.e., 8 November. May you rest in peace, Mouslim!

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Une version française de cet hommage est disponible ici : Hommage à Mouslim.

 

Sunday, 2 January 2022

Chacha Mouslim : à Dieu!

 Par Shafick Osman

(Ontario, Canada)

 

Mouslim Mahomed Osman, Angleterre, 1962.
Source : archives d'Amin Osman.

 

Il aurait préféré probablement que nous écrivions cet hommage en anglais, britannique qu’il était, mais nous nous sentons bien plus à l’aise en français (canadien) pour cette écriture.

C’est une figure incontournable de notre famille, il habitait loin, très loin, à Londres, et quand on parlait de Chacha Mouslim, il y avait une part de rêverie, car loin de l’âge de l’Internet, c’était un mystère, quelque chose de flou quand notre mère nous racontait cet oncle paternel devenu vite une icône dans ma mémoire. Le mystère s’épaississait quand maman nous parlait, dans les détails, d’Aslam, son fils aîné, et de Chachi Amina, son épouse. Mais une chose est certaine : la famille de Chacha Mouslim était proche de notre maman et de notre père, donc de nous! C’était le grand frère de mon père, un peu son mentor à bien des égards, et ma mère, habitant Londres pour quelques mois en ma compagnie en 1970, était devenue proche de Chachi Amina. Et comme Aslam est plus âgé que moi d’une année, c’était automatiquement mon référent de l’époque, malgré moi, car j’étais trop jeune pour en choisir un!

 

Chacha Mouslim lisait beaucoup la presse britannique et il s’intéressait de près à l’actualité internationale et une de nos tantes nous a déjà fait la remarque que nous l’avons « suivi » sur ce plan.  

 

Il n’y a pas une personne que nous connaissons qui ne définit pas Chacha Mouslim comme une personnalité des plus amusantes, avec un air jovial quasi permanent et comme on le disait chez nous, en créole mauricien, un « farceur ». Il avait six ans de plus que notre père mais ils s’entendaient à merveille. C’étaient deux compères, en vérité. Même physiquement, ils se ressemblaient, mais notre père était bien plus technocrate que Chacha Mouslim qui, lui, était plus littéraire que scientifique. C’est sur les conseils de ce dernier, par ailleurs, que notre père décida de ne pas partir à Calgary, au Canada, mais d’aller plutôt dans la région de Toronto, en 1970, car, selon Chacha Mouslim, Calgary était bien trop loin, au nord, alors qu’à Burlington, proche de Toronto, il connaissait une Mauricienne (mariée à un Allemand) qui pouvait accueillir son petit frère. Et notre père, tout en ayant son billet pour Calgary en mains, décida de rester à Burlington. C’est dire l’influence de Chacha Mouslim sur lui!

 

 Tonn swiv li 

 

Chacha Mouslim lisait beaucoup la presse britannique et il s’intéressait de près à l’actualité internationale et une de nos tantes nous a déjà fait la remarque que nous l’avons « suivi » sur ce plan. Il avait une opinion diamétralement opposée à la nôtre sur la question palestinienne et il était aussi très britannique dans son approche, suivant de près les débats à la Chambre des Communes en Angleterre. Et c’est lui, Chacha Mouslim, qui nous avait appris que son frère, Sir Abdool Raman Osman, avait dirigé un « journal » (une revue, en réalité) et il finit, un jour, par nous dire, « tonn swiv li » (tu l’as « suivi »). Quand il était à Maurice, Chacha Mouslim prenait plaisir à lire la presse locale avec le ton sérieux qu’on le connaît quand il parcourt les journaux, une attitude en contradiction avec son humeur jovial et décontracté de tous les jours.

Chacha Mouslim était un grand organisateur et un « multiculturel » aussi. Il avait quitté Maurice bien avant l’indépendance et il était devenu, à Londres, organisateur de vols affrétés de Plaisance. Ce qui fut de lui un homme connu des milieux de l’immigration et des familles mauriciennes fraîchement débarquées en Angleterre car il maîtrisait tout le « système » : aides sociales, crèches, logements, premiers emplois, etc. Il était dans son élément à Londres et comme un Osman qui porte bien son nom, il était rigoureux et à cheval sur les détails…

Il y a une dizaine d’années de cela, lors d’une de nos visites à Londres, nous nous sommes rendus chez lui et réflexe franco-français ou peut-être comme un petit-fils aurait vu son grand-père, nous lui fîmes la bise tout naturellement, et il rigola en laissant échapper, « premie fwa enn zom anbrass mwa » (c'est la première fois qu'un homme m'embrasse), avec un grand rire comme à son habitude.

C’était Chacha Mouslim! Parti, aujourd’hui 2 janvier, à l’âge de 91 ans, il restera une icône de la famille, mon icône à moi. Que Dieu, le Créateur, pardonne tous ses péchés, que Dieu le protège dans l’au-delà, et que Dieu nous réunisse au summum du Paradis dans l’autre monde! Amen!

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An English version of that tribute is available at Chacha Mouslim: a Dieu!

Papa : le lendemain

Cimetière privé musulman, St Martin (Beau Bassin), 9 décembre 2024. Photo : Tariq Uteem. Je me suis toujours demandé comment serait le lende...